Ruptures traumatiques du tendon d'Achille : revue des techniques de prise en charge
Ruptures traumatiques du tendon d'Achille : revue des techniques de prise en charge
La rupture du tendon d’Achille est une lésion fréquente, particulièrement chez les sportifs et les militaires. Cette pathologie, souvent causée par un mouvement brusque ou une surcharge soudaine, compromet la fonction du pied et nécessite une prise en charge adaptée. La littérature récente met en évidence différentes stratégies thérapeutiques, chacune présentant des avantages et des inconvénients en termes de récupération fonctionnelle, de complications et de récidives.
Approches thérapeutiques : avantages et inconvénients
La prise en charge des ruptures du tendon d’Achille repose sur trois stratégies principales : la suture chirurgicale ouverte, la technique percutanée et le traitement orthopédique conservateur.
1. La suture chirurgicale ouverte : à prioriser chez le patient sportif !
La réparation chirurgicale conventionnelle consiste en une incision longitudinale permettant une suture directe des extrémités du tendon rompu.
Avantages :
Réduction du taux de récidive (rerupture) par rapport au traitement conservateur.
Alignement optimal des fibres tendineuses favorisant une meilleure récupération fonctionnelle.
Bonne solidité mécanique permettant une rééducation plus rapide.
Inconvénients :
Risque accru de complications post-opératoires, notamment infections (3% des cas) et adhérences cicatricielles.
Plus grande morbidité au niveau du site opératoire.
2. La technique percutanée : lorsque le patient présente un état cutané défavorable avant la chirurgie
La réparation percutanée repose sur la réalisation de petites incisions à travers lesquelles des sutures sont passées pour reconnecter les extrémités du tendon.
Avantages :
Réduction du risque infectieux par rapport à la chirurgie ouverte.
Diminution des adhérences et meilleure préservation de la vascularisation locale.
Temps opératoire plus court.
Inconvénients :
Risque accru de malposition des sutures pouvant altérer la biomécanique du tendon.
Risque de lésion du nerf sural, entraînant des troubles sensitifs dans 5% des cas.
Taux de récidive plus élevé par rapport à la chirurgie ouverte.
3. Le traitement orthopédique conservateur : chez le patient avec une demande fonctionnelle limitée
Le traitement non chirurgical repose sur l’immobilisation du pied en équin dans une botte ou un plâtre, avec une reprise progressive de la mobilité.
Avantages :
Absence de risque lié à l’intervention chirurgicale (infection, lésion nerveuse).
Bonne option pour les patients à faible demande fonctionnelle ou présentant des contre-indications opératoires.
Récupération comparable à celle de la chirurgie en termes de force tendineuse après 12 mois dans certaines études récentes.
Inconvénients :
Taux de récidive plus élevé, en particulier chez les patients jeunes et actifs.
Immobilisation prolongée entraînant un risque d’atrophie musculaire et de raideur articulaire.
Temps de récupération plus long et retour aux activités retardé.
Conclusion
Le choix de la technique dépend du profil du patient, de son niveau d’activité et de ses attentes en termes de récupération. La suture chirurgicale ouverte demeure une option fiable pour les patients à haut niveau d’activité souhaitant limiter le risque de récidive, tandis que la technique percutanée représente une alternative intéressante avec un compromis entre efficacité et complications post-opératoires. Le traitement conservateur reste indiqué dans certains contextes, bien qu’il expose à un taux plus élevé de récidives. La décision thérapeutique doit être individualisée, en tenant compte des données récentes de la littérature et des préférences du patient.
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